L'Art délicat de la Photocopie par Maître Guillaume de la Toneraille

S'ensuivirent de nombreuses années sombres où Guillaume erra de gourgandine en gourgandine, de bar en bar et pratiqua activement le trafic de photocopieuses.

Les quelques répits accordés par l'alcool lui permirent d'écrire le traité que voici et de rares moments de lucidité lui soufflèrent l'idée de léguer les droits de celui-ci à la bibliothèque nationale de ***.

C'est donc avec beaucoup d'émotion et de fierté que nous vous présentons donc

L'Art délicat de la Photocopie par Maître Guillaume de la Toneraille ou
Le Petit traité à l'usage des aspirants photocopieurs-agrafeurs

Après plusieurs années remplies d'amour et de savoir, Guillaume se retrouva seul mais fortuné. Un tragique accident de calèche tua mortellement Mme de *** .

Sa bonté lui fit léguer sa fortune et son titre à Guillaume qui, depuis ce jour, prit le patronyme de la Toneraille en hommage à cette femme d'exception.

La pudeur nous fera taire ce passage du Chapitre 1.

Quand l'amour frappa enfin à la porte de Guillaume cela faisait déjà 4 ans qu'il résidait chez Madame de ***. Elle l'avait inscrit dans la meilleure école de la Ville et lui avait transmis les règles de savoir-vivre.

Elle comptait maintenant lui apprendre les choses de l'Amour.

Le hasard le mena à la pension de Madame de ***, veuve depuis peu et tellement éplorée.

Elle habitait un quartier d'hôtels particuliers du XVIIIe siècle où le temps semblait s'être arrêté à cette époque.

Il se sentit tout de suite à l'aise auprès de cette femme mûre et chaleureuse...

Pas de pavés ni d'amour libre pour Guillaume, en 1968, il cherchait une chambre de bonne et surtout une école où apprendre l'art de la photocopie.

A l'age de 16 ans, un drame survint dans sa vie. Son père mourut, écrasé sous le poids d'une machine. Guillaume se jura alors qu'il ne serait jamais l'esclave de ces engins et il promit à la dépouille de son père qu'il ferait de grandes études d'ingénieur photocopieur, de façon à comprendre les machines, à les dominer.

Il partit donc, baluchon à l'épaule, vers la Capitale de ***.

L'Art délicat de la Photocopie s'acquiert après bien des années de pratique. Une étude théorique, si pertinente soit-elle,  ne remplacera jamais l'expérience des grands travaux que vous pourriez réaliser.

Ce petit traité vous permettra tout de même d'avoir une approche concrète et solide pour commencer l'exercice de cet art.

Bienvenue dans le monde fascinant des Arts reprographiques. Que votre voyage soit merveilleux.

Maître Guillaume de la Toneraille

Les premiers émois de Guillaume se manifestèrent non pas pour une jeune fille mais pour la Xerox 914, premier modèle commercial de photocopieuse sur papier. C'était en 1959. L'année qui vit s'éteindre Raymond Chandler à l'âge de 70 ans.

© Xerox